Un aspect de sa biographie occulté par les biographes officiels est révélé par ce témoignage. Révélation qui ne surprends pas. Sans verser dans le moindre sectarisme ou régionalisme il explique beaucoup de faits. 
-la sécurité militaire, sa garde rapprochée, ses zouaves étaient choisis parmi les personnels kabyles,
- il est le fondateur du département de langue berbère qu'il a livré aux kabyles chrétiens de la Sorbonne (un lieu privilégié de recrutement de ses acolytes, ministres, ambassadeurs, enseignants),
- son arabisation forcenée, non pédagogique, saturée de dogmatisme et de démagogie, est la cause de frictions et de réactions négatives ayant creusé les divergences entre communautés et provoquer des déchirements culturels allant au rejet, par nombre de francophones et d'algériens non arabisés, de l'islam, de ses valeurs civilisationnelles, et de la culture arabe millénaire. la stratégie du diviser pour régner est en réalité l'objectif assigné à ce projet, et il a été en partie atteint.
En conclusion la politique d'arabisation démagogique de Boukharrouba, peut être jugée littéralement de criminelle, une catastrophe multi dimensionnelle dont les séquelles nous endurons jusqu'à aujourd'hui, et ses méfaits toujours en cours !  
            
 «J'avais 13 ans et j'étais interne au collège avec internat d'Akbou dans
 la wilaya de Bejaia! Nous étions en 1967 et ma pauvre mère n'avait pas 
les 340 DA nécessaires pour payer ma pension d'interne! Une nuit, 
j'avais pleuré en cachette au dortoir et Monsieur Benabid, 
 homme compatit à ma souffrance et le lendemain; Monsieur le Directeur, 
un sage homme décida de me prendre dans sa voiture noire pour me 
retrouver en face du Premier Sous-Préfet d'Akbou! Il était fort beau et 
jeune et il avait pour nom Terki Zeghloul et c'est ce monsieur qui me 
donna de son argent 600 DA pour continuer mes études! Tous mes soucis 
s'envolaient et ma pauvre mère eut beaucoup de prières pour le bon 
sous-préfet!
surveillant de
 nuit, fut alerté par mes copains de chambrée! Le pauvre
         C'est 
comme cela que j'ai pu étudier et en 1999, soit 32 ans après, j'avais 
retrouvé cet homme généreux qui m'a serré dans ses bras comme il 
l'aurait fait avec l'un de ses nombreux enfants! Je suis devenu un ami 
proche de sa bonne famille et sa femme est originaire de ma région 
natale!
Quand j'étais Secrétaire Général du Club des Poètes de 
Bejaia sis à la Maison de la Culture de Bejaia, Si Terki Zeghloul venait
 me rendre visite  comme s'il le faisait avec l'un de ses enfants et il 
adorait avoir des échanges avec nos jeunes poètes et poétesses qui 
adoraient son franc-parler et sa droiture!
        Un jour, il 
nous fit une sorte de conférence dans laquelle, il nous dévoila 
certaines vérités et je résume aux lecteurs les dires de ce grand 
monsieur: " J'avais 14 ans et j'étais scout musulman! Les scouts de 
Bejaia devaient partir sur Biskra en passant par Constantine et tous les
 jeunes scouts algériens étaient reçus par...Si Mostefa Benboulaid! Une 
nuit, un jeune scout originaire de Guelma âgé de 14 ans avait déclenché 
une bagarre et les responsables le placèrent dans ma tente et c'était le
 jeune Boukharouba Mohamed qui allait devenir durant la Révolution 
Algérienne le célèbre Houari Boumediène!!! Depuis cette date, le jeune 
Boukharouba et les jeunes de Bejaia étaient devenus de  véritables 
frères et c'est là que j'ai su qu'il était originaire du village de 
Bounda Tamoqrant à 20 kms d'Ighil Ali! Ses aïeux étaient de farouches 
cavaliers qui avaient lutté aux côtés du cheikh Mohamed El Mokrani en 
1871 et quand ce dernier perdit la victoire et la vie, le reste des 
Boukharouba se réfugia dans la commune d'Héliopolis où naquit Houari 
Boumediène dit Boukharouba Mohamed"
       Nos poètes et nos 
poétesses n'en revenaient d'apprendre ces vérités de cet homme si probe 
et si fier et quand un jeune lui dit: " Mais pourquoi les gens ne le 
savaient pas?", il lui répondit:" Tu sais, mon fils, que la politique a 
divisé les hommes! Tous les grands chefs de la Révolution savaient que 
Si Boumediène -Allah yerrahmou- était un pur Kabyle de la région de 
Bejaia et la preuve, c'est qu'il a aimé ces deux wilayas plus que toutes
 les autres et surtout en matière d'infrastructures! Mais, nos 
politiciens ne voulaient pas que cela se sache et en Kabylie, les 
nouveaux chefs feront tout pour taxer Boumediène de dictateur parce 
qu'il était originaire de la...Petite-Kabylie!!!"
     Quand un 
jeune poète lui dit: " Et pourquoi Boumediène était contre la langue 
amazighe?", notre interlocuteur nous répondit avec sa simplicité d'homme
 de terrain: " Notre génération n'a pas connu ces problèmes ethniques et
 identitaires! Pour nous, être Arabe c'est être Kabyle et être Kabyle 
c'est être Arabe! Et on ne peut pas demander à un jeune leader de 26 ans
 arrivé au pouvoir en 1962 de créer une langue que tous les rois 
berbères de Yarbas au dernier des rois n'ont jamais utilisée!!! Les 
priorités de l'Algérie étaient énormes et elles avaient pour noms: 
éducation, emploi, santé, agriculture, industrie..." Si Zeghloul 
continua sa diatribe sur ce grand homme d'état de notre pays:" Si 
Boumediène- Allah yerrahmou est un homme du peuple et lorsqu'il est 
mort, il avait laissé un pays debout mais il a fait des erreurs comme 
tout grand homme mais c'est malheureux de le taxer d'anti-kabyle alors 
que toute sa famille est d'origine kabyle mais ce sont les nouveaux 
chefs qui entretiennent ce sentiment de haine à l'égard d'un homme qui 
leur a montré la véritable grandeur des vrais chefs!"
         Si 
Zeghloul avait rédigé ses " Mémoires" et il m'avait demandé de les 
revoir pour lui mais la maladie avait fini par l'avoir et il mourut tout
 simplement comme il a vécu, en homme du peuple!
        Que Dieu 
ait pitié des âmes de tous nos valeureux hommes qui ont fait que le pays
 soit libre et indépendant et à leur tête Si Boumediène et mon défunt 
ami Si Terki Zeghloul! »