Monsieur le Premier Ministre, Messieurs les Membres du Gouvernement et de l'APN,
De ce modeste blog, j’ai l’espoir d'attirer votre attention à propos de la situation d’atrophie sociale déplorable et dangereuse, occasionnée par les mesures administratives punitives œuvrant à prévenir les accidents de la route et diminuer le nombre de victimes que les statistiques officielles désignent comme alarmantes.
Messieurs, je vous adresse ces observations pour alerter qui de droit sur les dangers de la réglementation actuelle sévissant contre les auteurs d'infractions du code de la route.
Sur la base de mon engagement patriotique et de mes obligations civiques de citoyen, j'estime que cette arme de destruction massive silencieuse est employée pour provoquer un suicide collectif de la nation, sous la houlette de bureaucrates irresponsables, sans doute bien intentionnés mais fatalement en mal d'inspiration et d'imagination.
Par la répression seule, la pénalisation excessive, l’abus de pouvoir et le harcèlement, les conducteurs de véhicules épinglés après avoir enfreint certaines règles du code de la route subissent une sanction disproportionnée. Une multitude de conséquences néfastes contre-productives sont à signaler. Les plus flagrantes sont celles endurées par la majorité des citoyens "moyens", sanctionnés de manière souvent arbitraire, fantaisiste et excessive, et qui ne trouvent aucun recours au près des commissions/tribunaux de willaya, aux méthodes bureaucratiques excellant dans l’insensibilité et le mépris des droits humanitaires de citoyens soumis conséquemment à des sanctions sociales et économiques intenables. Les conducteurs souvent piégés par l’anarchie et l’inconsistance d’une signalisation capricieuse et inappropriée, sont harcelés d’autre part par la vague de terrorisme populaire, dit à caractère contestataire et symbolisée par l’obstruction des voies routières et l’édification de "ralentisseurs" aux proportions grotesques et aux effets destructeurs. Conséquence directe de cette situation anarchique, une vraie psychose s’installe au sein de tous ceux qui empruntent la route pour subvenir à leurs besoins, participer à la vie économique du pays et contribuer à la production de biens et services. La réglementation existante, « l’enfer étant souvent pavé de bonnes intentions », ruine les efforts collectifs de cohésion sociale.
Les composantes de la citoyenneté, patriotisme, civisme authentique au lieu de la frayeur face à l’autorité, respect de l’état et non son aversion, sont bafouées par la gestion actuelle de cette calamité nationale.
Le durcissement de la réglementation en vue de réduire le nombre de victimes de la circulation, particulièrement celle décrétant le retrait du permis de conduire ne produit que des résultats marginaux, engendre des coûts de gestion colossaux et cause la dilapidation exorbitante de ressources humaines et physiques.
Pour la non utilisation de la ceinture de sécurité des milliers d’Algériens sont détroussés de leur permis pour une période de 6 mois ! Ceci en cumul des 2000/6000 DA d’amende ! Tipaza : J’ai moi-même constaté à la daïra de Tipaza, l’affichage des" sentences" prononcées par la commission/tribunal :
- collées au tableau de la réception, 30 feuilles contenant chacune la liste de 50 « condamnés », soient 30 x 50 = 1500 retraits de permis, ceci uniquement pour la quinzaine allant du 15 au 31 Décembre 2012, pour ceux absents devant la commission. Pour la seule willaya de Tipaza !
Pour l'ensemble des willayas ces châtiments doivent annuellement affecter quelques
500 000 personnes, ensevelis corps et âme dans ce fiasco.
Soulignons un autre tracas/dépassement : plusieurs reports de la commission ont causé jusqu'à quatre journées d'attente inutile pour les "accusés" originaires de plusieurs willaya. D'une autre perspective, il faut en aucun cas sous estimer les pertes de temps enregistrés par l'administration elle-même pour la gestion de cette monstruosité de commission qui mobilise la Daïra, la Police, et la Gendarmerie ! Cette entreprise est devenue le trou noir cosmique de l'économie nationale !
Le verdict de la commission en date du 03 février : pour les infractions combinées "Ceinture de sécurité - Défaut de stop – Excès de vitesse ", 6 mois de retrait, quelques exceptions de cinq mois !
Conséquences de ces "campagnes d'assainissement" causant un pourrissement sociétal abyssal ?
Un exemple suffira à résumer le ravage qui s'opère et "l'enfer" que vivent ces citoyens suite à une erreur souvent sans conséquence ou au potentiel de nuisance nul, qui les a précipités dans le désespoir :
Un chauffeur de poids lourd venu de Djelfa, surpris en infraction par l'agent de la circulation, "sans ceinture de sécurité", voit son permis retiré. Balloté entre Djelfa et Tipaza, à trois reprises, sans connaitre le sort qui lui est réservé, il apprend après une quatrième visite à la Daïra que son permis lui a été retiré pour 6 mois ! En son absence sans avoir rencontré la commission ! La convocation prévue ne lui est jamais parvenue !
Employé d'une société étrangère, il a, dés le premier jour, perdu son emploi ! Cinq enfants à charge ! Des enfants qu'il va nourrir et instruire de haine pour ce pays, son gouvernement, ses autorités, sa Hoggra, ses "ayant droits", ses privilégiés (ceux qui récupèrent leur permis par les portes dérobées et que tout le monde connait) !!
Un nouveau cauchemar national a-t-il commencé ?
Dû à :
- une mauvaise méthodologie ayant pour source l'ignorance, l'incompétence, et l'inconscience ?
- l'ingénierie sociale perverse de forces occultes que la marche vers le progrès et la démocratie dérange ?
- un complot subtil et tacitement subversive ourdi par des nostalgiques de la dictature ?
- ou à peut être une mauvaise approche, intentionnelle et préméditée, destinée à saper le moral du public et à le désorienter ? L'angoisse de la populace aidant, la stratégie est-elle d'ajouter un ingrédient psychologique à la démobilisation et à la révolte menant à quelque nouveau "printemps arabe" ?
Dans tous les cas de figure le mirage de la réconciliation national risque une nouvelle fois de se dissiper pour laisser place à la rancune, à l'animosité, à la méfiance, au dégout, à la vengeance, soient à tous les sévices des "péchés capitaux" qui ont failli mener le pays à la destruction, 15 ans au paravent.
Les solutions réelles que tout le monde semble vouloir esquiver : l'éducation massive, ininterrompue, via les média "lourds" et l'école.
Conduire est une qualification et toute qualification nécessite apprentissage et formation !
C'est sur ce plan que les réformes doivent s'appuyer. La traditionnelle et archaïque "auto école" est révolue. Les frais de candidature fixés à 30,000 DA sont excessifs pour l'initiation défectueuse qui est divulguée. C'est une condition financière discriminatoire pénalisant le nécessiteux à la recherche d'une qualification donnant accès à l'emploi dans tous les secteurs d'activité, le transport, l'industrie, le commerce, l'agriculture. L'instruction dispensée n'inclut pas de préparation spécifique à la conduite le long des autoroutes, une infrastructure récente. Concentrons nos efforts dans la conception d'une méthode d'apprentissage pédagogique qui mobilise tous les secteurs concernés, avec l'école en priorité et la promulgation d'une heure de civisme par semaine dédiée au sujet ! La voiture et ses retombées multiples ont crée un phénomène sociétal et absorbent d'énormes ressources humaines et matérielles, elles méritent plus d'attention par l'analyse de ses impacts sociologiques, économiques, culturelles. Ceci pour en distinguer tous les aspects et en envisager les conséquences.
-Révisons notre signalisation routière ! La limitation de 60 km/heure sur les autoroutes est un piège et une incitation à l'infraction.
-Supprimons ces ralentisseurs démesurés, à 300,000 DA la pièce, faisant de nous la risée des nations ! On construit des routes pour stimuler et améliorer la circulation des biens, des équipements, et des personnes, puis nous entravons la fluidité du trafic routier par des obstacles grotesques qui imputent des coûts faramineux aux budgets des localités et au transport. Des centaines de milliards sont dilapidés à cause des frais supplémentaires d'entretient et de réparation des véhicules et de la perte d'heure de travail. Le retard enregistré à cause des "dos d'âne" (du nom de leur inventeur), incite les conducteurs à des excès de vitesse une fois les obstacle dépassés, pour "rattraper le temps perdu" sur les voies libres hors des villes/villages, causant plus d'accidents que normalement (sans les ralentisseurs actuels).
- Au nom de la "protection des piétons", la réglementation les conditionne à croire, que la rue/route leur appartient, entrainant des comportements qui les exposent à de plus grands risques lors de la traversée des rues. Les passages réservés n'existent pas et beaucoup de marcheurs ont la fausse assurance d'être prioritaires, partout où ils le souhaitent, ce qui est entièrement faux!
La route est faite pour les véhicules et le trottoir pour les piétons ! Entre les deux, des passages cloutés doivent être clairement délimités et signalés, par des lampes phosphorescentes perchés sur des poteaux et visibles le jour (des sphères oranges sont utilisées en GB), et être respecté dans l'ordre, par tous, par les véhicules et par les piétons !
La frénésie qui s'est emparée de la population dans l'édification de ralentisseurs est un autre signe de l'aliénation collective, du désarroi général, et de l'égarement du public. L'opinion est livrée à elle-même pour trouver des réponses à ses tracas et recours à des remèdes insensés.
Des solutions absurdes à des problèmes réels. Une strangulation comme soin à l'asthmatique qui suffoque !
Une approche intelligente serait l'assurance d'économies budgétaires importantes, la réallocation fructueuse des ressources humaines (les hordes d'agents de l'administration, de la police, de la gendarmerie, et des commissions) vers des tâches plus utiles et plus nobles (lutte contre la criminalité, campagnes d'hygiène, allégement accru des démarches administratives des citoyens). L'objectif poursuivi par cette campagne est avant tout d'identifier et punir les mauvais conducteurs, qui intentionnellement ou par mépris de la réglementation, exposent autrui au danger et à des risques injustifiés. Ils doivent être ciblés et poursuivis pour les méfaits de leurs délits sur la voie publique. Ils ne doivent en aucun cas bénéficier d'une immunité judiciaire tacite et de privilèges hérités de leurs "relations", d'un statut social particulier économique, politique, civil ou militaire. Les opérations de ratissage ne doivent en aucun cas sévir dans la confusion. Pour abattre un suspect armé dissimulé dans la foule, il faut par tous les moyens éviter de massacrer toutes les personnes présentes ! Sinon, il faudrait admettre que la justice s'exerce selon le dicton de la fable «Si ce n'est pas toi, c'est ton frère! ».
La logique du loup qui fait de nous 35 millions d'agneaux !
Ou serait-ce là une application de la théorie des "dommages collatéraux inévitables" au service d'une guerre qui ne dit pas son nom ? Des avis éclairés n'hésitent pas justifier cette guérilla comme le résultat d'une conspiration initiée par des forces occultes qui grâce aux armes de destruction massives silencieuses (basées sur les sciences humaines) s'évertuent à pourrir la société et provoquer le chaos si cher aux tenants du Nouvel Ordre Mondial !
Selon la formule/aphorisme "ordo ab chao", " ordre né du chaos" !
La situation en Tunisie nous enseigne la sagesse, une étincelle/immolation a suffit à mener le pays vers l'auto-destruction. Qu'en serait-il de l'Algérie si tous les conducteurs violentés par la loi mettaient le feu à leur réservoir de carburant ? Une situation dangereuse qui donne froid dans le dos !
Par ailleurs, la réglementation actuelle ne fait pas de distinction entre les différents types d'inculpé, entre récidiviste et fautif occasionnel. Elle sévit brutalement et aveuglément contre la masse des conducteurs tous traités à la même enseigne et tous comme chauffards potentiels.
Certes, certains irresponsables réfléchissent, ils rêvent même d'un "système à zéro accident" inspiré d'un modèle suédois découvert lors de leurs randonnées touristiques, et ils en suggèrent l'adoption. Signe de leur détachement intellectuel et de leur perception utopique de la réalité, ils n'ont visiblement pas compris que les facteurs culturels, économiques, historiques et les mentalités typiques jouent un rôle déterminant dans l'analyse de dossiers ayant pour objet l'être humain et ses composantes multiples. Vues de manière hautaine et trop "académiques", ces questions n'occupent pas chez eux la place qu'elles méritent, les "fonctionnaires fonctionnent, ils ne pensent pas".
Le revers de la médaille de l'approche actuelle:
1- la répression comme étape initiale et comme unique support est un gouffre qui engloutira des fonds publiques extravagants, des ressources couteuses (sécurité /administration), et des millions d'heures de travail perdues au préjudice de citoyens ( livreurs, transporteurs, employés salariés ou journaliers, enseignants, agriculteurs, etc..) poussés au désespoir moral et à la faillite économique.
2- l'effet psycho-sociologique, un danger alarmant qu'il est utile de souligner par ses fruits :
- l'animosité et le mécontentement qui règnent,
- la sape du moral des citoyens,
- la méfiance du gouverné envers l'autorité,
- les préjudices multiples que le citoyen moyen endure,
- le sentiment d'impuissance qui s'installe devant une administration qui affiche un visage vindicatif (malgré tous les efforts méritoires, sur le plan des relations publiques, des agents des divers services impliqués).
Le remède primordial :
- la formation et l'apprentissage, l'information et la vulgarisation, le recyclage et la mise à jour des connaissances, en un mot l'éducation civique d'abord et toujours; une éducation massive et continue via les supports puissants des média et de l'audio visuel.
L'éducation civique est la seule clef de réussite de cette entreprise; un barème des sanctions équitable, aussi sophistiqué qu'il soit n'est qu'un élément accompagnateur d'encadrement, pas le socle de cet édifice, ni une fin en soi.
Avec mes remerciements anticipés, veuillez accepter Messieurs mes encouragements les plus sincères dans la tâche qui vous est assignée par 35 Millions d'Algériens,
ceci par la bénédiction d'Allah,
Votre humble administré, Wah Fkir .