3 juin 2010

Benbitour-M'Henni:Utopisme Idéologique Et Falsification De L'Histoire. La Fin Justifie Les Moyens, Selon La Tradition Talmude !

"Utopie" est un terme fascinant par la richesse de ses définitions et extensions, et les concepts qu'il véhicule. Notons entre autre:
« 1. Plan imaginaire de gouvernement pour une société future idéale, qui réaliserait le bonheur de chacun.»
« 2. Par extension. Système de conceptions idéalistes des rapports entre l'homme et la société, qui s'oppose à la réalité présente et travaille à sa modification. Le peuple remplira tout à la fois le rôle de prince et celui de souverain. Voilà en deux mots l'utopie des démocrates, l'éternelle mystification dont ils abusent le prolétariat.»
«3. Idées qui participent à la conception générale d'une société future idéale à construire, généralement jugées chimériques car ne tenant pas compte des réalités. Utopies sociales, humanitaires. » 
Cette modeste intrusion dans la lexicographie du terme "utopie" est destinée à définir le cadre de cet article et analyser les chimères que certains "mouvements d'opposition", en Algérie, diffusent intentionnellement pour rallier autour d'eux le maximum de sympathisants en les leurrant par des abstractions qui se détachent de la réalité car purement spéculatif et théorique. 
Deux exemples de  "mouvements" dominent en ce moment les discussions tant dans les cercles des  spécialistes de la politique que dans les milieux populaires les plus diverses :
-le mouvement pour "l'autonomie-indépendance de la Kabylie " dirigé principalement par le MIK-MAK de Ferhat M'Henni, et
-le mouvement du "Cercle d’initiative citoyenne pour le changement" (CICC) , mené par le Dr Ahmed Benbitour, que j'ai  présenté brièvement aux liens (1) et (2).
1-Le MIK-MAK : Utopie, mensonge et falsification de l'Histoire.
Ce mouvement mérite ce sigle très significatif et loin d'être péjoratif, car comme on le verra il s'agit bien d'un micmac, soit  «Arrangements secrets et compliqués afin de parvenir à ses fins; manigances, menées obscures et embrouillées dans un but intéressé.» (merci au dico online du cnrtl.fr ). 
Ou encore :
« Désordre jugé inextricable. Une à une les pièces du dossier s'en étaient allées Dieu sait où, voir si le printemps s'avançait; celles-ci lâchées sur la province à la fin de compléments d'instruction, celles-là emmêlées par erreur à des pièces d'autres dossiers. D'où un micmac de paperasses à défier un cochon d'y retrouver ses petits et l'immobilisation définitive d'une affaire devenue insoluble.»

Amendé et adopté au Congrès constitutif d’Ighil Ali le 14 août 2007,
-1. Considérant l’identité et la forte personnalité du peuple kabyle façonnées et affirmées au fil des siècles à travers une langue et une culture de la grande famille amazigh, une organisation sociopolitique à nulle autre pareille et un attachement séculaire aux valeurs de liberté, de respect d’autrui et de solidarité avec les Autres.
 Premier mensonge: "identité et personnalité", aucune étude historique n'a démontré l'existence d'une identité politique, car il s'agit bien de ce qualificatif auquel fait illusion le "projet", non pas celui de culturel qui n'est plus à démontrer, quoique ce concept recouvre une grande diversité de particularismes régionaux qu'il est impossible de circonscrire dans le temps ni dans l'espace géographique du fait de l'inexistence d'évidence scientifique irréfutable prouvant l'apparition durant un temps infinitésimal d'une nation, d'un état, amazigh.
Aux zigzags inhérents aux concepts "état" et "nation" qui génèrent aujourd'hui maintes controverses et réunissent toujours pas de consensus autour de la signification et de la définition (voir les débats
sans fin et les controverses que soulèvent aujourd'hui les tentatives de légiférer sur le concept de la "nationalité" en France !) s'ajoute le fait que ni les dialectes, ni les religions, ni les coutumes, ni les races, toutes disparates et morcelées, ne démontrent l'existence d'une identité homogène ou d'une personnalité "modèle" en Afrique du Nord, carrefour de multiples civilisations, langues, races et religions !
Comment un "projet" peut-il aussi aisément bruler tant d'étapes dans la 
recherche de la définition d'un "modèle" historique de  l'Amazigh, en fondant son militantisme sur une hypothèse que les sciences humaines réfutent et rejettent sans compromis ? Sur quoi est basée cette certitude anthropologique et ethnographique ? Sur la foi uniquement ! Ce qui fait de ce projet un dogme. Et peut être une religion, lorsque M'Henni sera annoncé en tant que prophète ou aura eu des visions révélatrices de sa mission messianique ! Pendant ce temps un déluge médiatique inonde les consciences et les esprits, et les conditionne en vue de créer cette identité politique. Même la bande dessinée est appelée à la rescousse pour construire artificiellement cette identité, certaines tendances militantes la souhaitant de type nordique, la Kahina est dépeinte en déesse mythologie scandinave, presque en compagne de Conan le Barbare,  alors que les chroniques rabbiniques juives la décrivent de type négroïde, et de sa judaité lui reconnaissent seule, son autorité sur une tribu d'esclaves berbères convertis au judaïsme (dont les faits d'armes se confinent convenablement à leur opposition à l'Islam !)  
«2. Considérant le rôle de premier plan joué par la Kabylie dans le mouvement national algérien et la guerre d’indépendance dans laquelle elle s’était massivement engagée,»
Ce point est un autre axiome ou principe "forfaitaire"qui occulte une vérité historique, les habitants de Kabylie, si cette appellation régionale est justifiée par autre que celle que le colonialisme lui a dédiée, ne se sont jamais soulevés en tant résidents d'une entité régionale, géographiquement limitée par la cartographie coloniale, mais comme membres d'une communauté plus large,  d'origine prédominante, algérienne et musulmane. 
Lorsque M'Henni déclare selon un reportage de L.Oubira (lien) , dans son article "Ferhat Mehenni à l’Université de Bgayet "
 « De l’insurrection de 1871 de cheikh Ahadad à Tafsut imazighen. C’est ainsi que le conférencier a conclu qu’“Avril 80 est un cheminement d’un long combat démocratique”. “Le Printemps berbère tire ses racines de loin”, déclare Ferhat M’henni», 
Ou encore (Sous le perfide sponsoring d'El Watan, le cheval de Troie Rothschildien) un exemple de verbiage historique erronée :
«Après avoir évoqué les différentes révoltes kabyles, depuis que cette région a perdu sa souveraineté « en tant que nation »(sic) en 1857, face à l’armée colonialiste française, jusqu’à l’insurrection militaire conduite par le FFS de Hocine Aït Ahmed en 1963, »

 M'Henni verse dans la propagande et la corruption des faits historiques spécifiques à ce pan de l'histoire algérienne et il occulte malhonnêtement le fait majeur sur la nature du combat de Cheikh  El Haddad, et par conséquence celui du Cheikh El Mokrani et de tous les héros issus de la région qui n'avaient pas d'autre devise que celle de défendre un pays musulman et l'Islam, devant l'agression étrangère non-musulmane ( pas uniquement chrétienne, religion des "proxies" et de la chair à canon, mais également juive, car les juifs étaient les commanditaires de cette occupation armée !).
( photo ci dessus, M'Henni lors de l'annonce de la formation d'un gouvernement provisoire de la Kabylie......indépendante ! )
Mensonges et malhonnêteté semble stigmatiser le projet sociopolique du MAK. Deux points seulement de la "déclaration" ont été survolés, 
le fond et la forme du reste de ce texte soulèverait autant d'inexactitudes graves qui démontreraient une surenchère de la part des dirigeants du MIK-MAK qui penche vers la tentative de contrôle d'algériens de culture berbère, crédules et ciblés par une campagne fondée sur les émotions et l'exaspération de différences culturelles mineures,  campagne sans aucun doute criminelle , avec les ambitions et les visées propres aux cultes et sociétés secrètes qui ont pour arme meurtrière  une ascendance psychologique sur ses adeptes, dogmatique et oppressive , plus dangereuse lorsque travestie de contre vérités  historiques. Notre Gourou Ferhat en bon habitué des planches joue le rôle du méchant dans cette tentative de balkanisation du pays, et il dévoile son engagement dans une opération que condamnent la majorité des algériens, même ceux qui partageraient avec lui une affinité régionale ou culturelle. 
Le sectarisme est flagrant dans le projet, 
«2. Les Kabyles sont citoyens d’Algérie et appartiennent tous à la famille des AMAZIGH ou "hommes libres".»
«3. La Kabylie est leur première patrie. Elle recouvre l’espace historique de l’ex Wilaya III ajusté aux réalités sociolinguistiques de la région.»
«4. Le kabyle est sa langue officielle. Toutefois, la Kabylie dispensera à ses enfants toutes les langues nécessaires à son épanouissement et à son rayonnement culturel, économique, social et politique.»
Notez "leur première patrie" en contradiction avec "citoyens d'Algérie". "Toutes les langues nécessaires", sans mention de l'Arabe,
est un euphémisme dissimulant l'insulte et le mépris à l'égard des Algériens majoritairement arabophones. Cette omission volontaire est le venin de la haine que ces fomentateurs de trouble distillent dans l'esprit de leurs sympathisants, insulte à cette culture universelle qui a été pendant des siècles la source des avancées scientifiques et philosophiques de l'humanité et le véhicule de la dernière religion révélée à travers le message inaltérable d'Allah à l'humanité, le Coran par la bouche du Prophète Mohammed (SSAWS).
L'impact malheureux du détournement et de la manipulation de la fibre patriotique des berbères d'Algérie au profit d'un projet illusoire et utopique nous signale les dangers qui peuvent surgir des propos et agissements d'un personnage douteux lorsque ceux qui prétendent souhaiter notre accession aux bienfaits de la démocratie et autre utopie frauduleuse dévoilent leur appui inconditionnel à travers les média à large diffusion et les forum des hémicycles parlementaire ou des ONG.
La reconnaissance par ces pouvoirs internationaux des groupes dissidents ou d'opposition, n'est pas gage de justesse des revendications qu'ils agitent, elle est souvent une poussée dans le dos, un semblant de tape amicale à la victime, au bord du gouffre !  
Au cours d'une interview (lien) Said Khellil n°2 du FFS, sorti de son confortable exil parisien, répond à l'incendiaire LeQuotidienalgérie :
(Notez le dédain et l'insouciance envers les malheurs des Algériens victimes de la décennie fratricide)
LQA : «Comment analyser vous dans ce cas la réconciliation prônée par Bouteflika ?»
SK : Est-ce que vous avez des questions sérieuses à me poser ?
LQA : «Pardon…Vous parliez il y a quelques secondes de ceux qui nous ont déviés de notre identité et de notre souveraineté. Peut-on considérer le MAK de Ferhat M’henni comme une solution thérapeutique à cette désappropriation ?  Sinon que vous inspire le sujet de l’autonomie de la Kabylie.»
SK : «C’est une fuite en avant, surtout qu’aucun bilan critique et autocritique n’a été fait depuis que nous avons investi le champ de la contestation démocratique et citoyenne à la fin des années 70. Est-ce qu’en délimitant une région quelque part, ses citoyens deviendraient meilleurs, performants, responsables dans leur démarche de tous les jours et surtout  est ce que les bureaucrates zélés et corrupteurs feront amende honorable à notre ami Ferhat M’henni ? Sait –il que toutes les richesses de la Kabylie sont rentières ? Ceci dit, j’ai adhéré au FFS en 1979 parce qu’il était question dans notre programme politique d’autonomie régionale, individuelle, linguistique et d’un État de droit national et démocratique. C’est vrai, c’est une lointaine utopie, comme celle de Ferhat M’henni…Sincèrement, j’aime le grand espace ( pour les safaris ?). Les arguments de Ferhat contre ce pouvoir honni sont justes, mais la solution qu’il propose est fausse pour ne pas dire dangereuse.»

 Article suivant : l'utopie Benbitour.
 

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